Vidéo Tv-bruits : Le Collectif de la Forêt des sources du Touch mobilisé contre la plantation de résineux

A l’heure de la destruction simultanée des différents éco-systèmes planétaires et de l’intensification du dérèglement climatique, on pourrait penser complètement anachronique l’autorisation de coupes rases de forêt et la plantation en rang d’oignons d’espèces à risque, mais c’est bien ce qui est en train de se produire dans le forêt des Sources du Touch, massif forestier de 800ha en Nord-Comminges (Haute-Garonne).

dimanche 21 avril 2024 , par Mélanie dans VIDEOS DE TV BRUITS

Le collectif de la forêt des Sources du Touch se bat depuis déjà plus de deux ans contre l’exploitation désastreuse d’une partie de sa forêt (470ha) dont l’exploitation a été confiée à la Société Forestière (SF), branche de la Caisse des Dépôts et Consignations (Institution Publique), par son nouveau propriétaire Amundi Investissement Forestier. Celui-ci est un groupement national de 12000ha de forêts qui est proposé comme produit financier par Amundi, la filiale « finance éco-responsable » du Crédit Agricole, de la Société Générale et du crédit Lyonnais. En cause, les coupes rases qui ont déjà annihilé plus de 80ha de forêt et à la suite, la plantation de 18ha de résineux exotiques.

Iels s’étaient réuni-e-s le 20 février 2024 pour une action d’alerte d’opinion publique nommée « des feuillus, pas des résineux » en forêt de Fabas contre la plantation de sapin de Douglas, de pin Laricio mais aussi de Cèdre de l’Atlas, essences de résineux, acidifiants le sol, affectant la régénération naturelle et la flore locale et présentant un haut risque d’incendie. Au vu des feux observés dans les Landes à l’été 2022, il est facile de conclure qu’ils sont inadaptés au climat du Nord-Comminges d’aujourd’hui et des années à venir. Refusant de voir leur canton se transformer en torche géante, une marche de sensibilisation était organisée le long d’un chemin où des des coupes rases avaient été réalisées les années précédentes.

Au-delà de la perte immense qu’engendrent les coupes d’arbre sur la biodiversité dont l’éco-système peut mettre des centaines d’années à se créer et qui est irremplaçable, le plan de gestion sylvicole de la Société Forestière prévoit la mise en place de monoculture de résineux exotiques, appauvrissant le sol et empêchant le retour à une forêt vivante et diversifiée. Afin d’obtenir une forêt de feuillus dynamique et productive, sont nécessaires des arbres de différentes espèces et de différents âges. Le collectif préconise la régénération naturelle, sans nouvelle plantation, avec l’ensemencement entre autre d’espèces locales déjà présentes aux capacités prometteuses de résilience au changement climatique, telles le chêne rouvre, le hêtre ou le charme.

Résidus de l’exploitation de la forêt feuillue qui a pris place il y a cinquantaine d’années, les derniers gros chênes ont été coupés il y a quelques années. Le reboisement en résineux a démarré dans les années 70 et environ 2 millions d’ha en France ont été reboisés de cette manière. Bien qu’ils pourraient pousser encore un cinquantaine d’années, ces résineux sont exploités peut importe leur âge et leur diamètre. Les gros bois étant capteurs de carbone, avec cette orientation sylvicole, c’est un déficit de 30 ou 40 ans de captage réel de carbone qui va avoir lieu et de par la plantation d’arbres jeunes et de par l’évaporation du carbone par le sol.

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